Bus et trains

L'usage des transports en commun recule dans beaucoup de grandes métropoles

À qui la faute ? À Uber, au retour en force de la voiture, et à Internet

Les transports en commun sont en recul dans de nombreuses grandes villes riches Freepik

The Economist

Juana a immigré du Guatemala en Amérique et elle avait pour habitude de prendre le bus pour aller faire des ménages et revenir chez elle. Elle s’en est fatiguée. Marcher jusqu’à l’arrêt de bus après une longue journée de travail était épuisant, surtout quand il pleuvait, comme cela arrive parfois à Los Angeles. Aujourd’hui, Juana va partout en voiture, y compris au supermarché, à quelques pâtés de maison de chez elle, pour faire les courses. Elle avait deux objectifs : apprendre l’anglais et avoir sa voiture. Elle a atteint les deux.

Los Angeles s’est développée autour de la voiture depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, mais la ville a tenté, plus que d’autres, d’y remédier. Depuis 1990, les électeurs ont approuvé trois hausses des taxes locales pour financer les transports en commun. Un réseau de trains de banlieue et d’autobus rapides a vu le jour. Les utilisateurs des transports en commun, eux, diminuent. Au cours des cinq dernières années, le nombre de déplacements en transports publics effectués dans le Grand Los Angeles a diminué de 19 %.

“Au cours des cinq dernières années, le nombre de déplacements en transports publics effectués dans le Grand Los Angeles a diminué de 19 %”

Ce qui se passe dans la ville des anges est un signe avant coureur d’un déclin plus général. Les chiffres de l’Association américaine des transports en commun montrent que le nombre de ces déplacements dans toute l’Amérique a reculé pour chacune des trois années écoulées ; en 2016-2017, tous les types de transports en commun ont connu une baisse de fréquentation : les bus, les métros, les trains de banlieue, les trams. Les New-Yorkais ont pris 2,8 % moins les transports en commun durant les jours de la semaine, et ils étaient de 4,2 % moins nombreux durant les week-ends d’avril 2017 à avril 2018, comparés à l’année précédente. À Chicago et à Washington DC, la désaffection des transports publics a [...]

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2 commentaires sur “L'usage des transports en commun recule dans beaucoup de grandes métropoles”

  1. REMONTER AUX COÛTS RÉELS HORS TAXES ET HORS SUBVENTIONS
    DES TRANSPORTS EN.COMMUN

    Il faudrait souligner dans le maintien relatif des transports en commun l'importance du fait que l'usager ne supporte quasiment jamais le coût réel desdits transports, qu'ils sont largement et abusivement subventionnés au point de brouiller complètement les repères économiques. Alors si, même avec une part majeure de financement des transports en commun par le contribuable (rappelons qu'en France on estime que l'usager n'acquitte que le tiers environ de la dépense réelle pour la collectivité!), l'automobile demeure compétitive, il y a sans doute lieu de s'interroger sur la raison de cette résistance, qui ne plaide pas en faveur de la performance, de la commodité et du confort des transports en commun. Il serait d'ailleurs intéressant avant de multiplier en tout sens les investissements dans les transports collectifs de dresser le coût comparé à la fois hors taxe et hors subventions des différents modes de transports, notamment pour bien cerner le coût de choix qui sont souvent plus idéologiques que rationnels. Mais on sait bien que l'écologie dominante est foncièrement hostile à ce genre de comparaison, pourtant à la racine de nos comportements économiques individuels. Continuons donc à bien gâcher l'argent public en finançant à coup de dizaines de milliards d'euros les déficits récurrents de la SNCF (la réforme actuelle est une aimable plaisanterie), puis la dette et enfin les retraites, avec un service rendu en chute libre.

  2. Est-ce que le prix du pétrole qui a fortement chuté il y"a 4 ans ( et qui remonte progressivement ) ne fait pas partie cause du regain d"intérêt pour la voiture ?